Rangoon (Yangon) – Kinpun
(Rocher d’Or)
Ce matin le petit déjeuner est encore bien
copieux et le jus d’orange à volonté toujours aussi désaltérant. A la réception, je retrouve Nadia qui ne
peut pas prendre son cargo pour Sittwe (interdit aux touristes apparemment)
et nous allons partager un taxi pour rejoindre la gare routière. Celle-ci se
situe assez loin du centre ville, près de l’aéroport mais il est
impossible de s’y rendre par ses propres moyens car il n’y a pas
de panneaux indicateurs sur le trajet. Le terme gare routière est légèrement usurpé
dans le coin car il s’agit plutôt d’une immense zone où diverses
petites cours rassemblent les bus par destination mais là encore il n’y
a rien d’indiquer et il faut demander autour de soi si on arrive seul.
Nous déposons en premier Nadia pour un bus à destination de Pye quant à moi le chauffeur m’emmène un peu plus
loin dans une autre cour pour prendre un bus à destination de Kinpun. Encore une fois, je suis le seul étranger
aux alentours et je deviens l’attraction principale pour un moment. La
première compagnie me répond avec un grand sourire que les prochains bus sont
complets et que je dois aller tenter ma chance à côté. Là c’est bon, je
récupère mon billet pour le bus de 9h ce qui me laisse une bonne heure pour
prendre le pouls de la place et échanger pas mal de sourire et de
hello ! avec les gens présents. L’armée de l’air Birmane est en
démonstration dans les airs puisqu’un avion de combat effectue des
manœuvres à grande vitesse au dessus de nos têtes. L’aéroport est
vraiment tout proche puisque j’assiste à l’atterrissage
d’un avion d’Air Asia. Au passage Air Asia est vraiment la compagnie qu’il faut prendre
pour venir de Bangkok à Rangoon (Yangon) puisqu’un aller-retour revient
fréquemment à moins de 100 EUR. Je le saurai
pour la prochaine fois. Finalement à 9h, je suis en première ligne
dans le bus. Le chauffeur a mis la télévision en route et c’est une
succession de clips musicaux sous forme de Karaoké qui nous fait patienter.
Les chansons sont en birman mais de temps en temps il est amusant de
reconnaître l’air familier d’un morceau de musique occidental
avec des paroles birmanes. Le démarrage du bus est un peu poussif car
le nombre de personnes transportées dépasse largement l’entendement et
l’allée centrale ressemble plus à une rame de métro aux heures de
pointe qu’à un couloir de bus. Le trajet va durer plus de 5h mais
c’est en tenant compte des multiples arrêts pour désembarquer
et embarquer des passagers. La durée du trajet s’explique aussi par le
mauvais état général des routes, les nombreux points de contrôle de la police
mais aussi des municipalités qui prélèvent quelques kyats auprès de tout
véhicule roulant. L’allure bien évidemment s’en ressent mais cela
donne l’occasion d’admirer le paysage et, vu ma position, de
vérifier le trafic routier car charrettes, voitures, camions, vélos, piétons
cohabitent pour le meilleur et pour le pire sur la même bande
d’asphalte et en se comportant quasiment comme si chacun était seul sur
la route. Il va sans dire que le recours au klaxonne est très fréquent pour
manifester sa présence. Finalement, nous arrivons en début
d’après midi à Kinpun. Sur les conseils de
Christophe et Stéphanie me voilà Pour aller au Rocher d’Or (Kyaiktiyo),
il y a deux options : l’une entièrement à pied que deux belges ont
réalisé mais il faut quasi y consacrer la journée ou alors le moyen de
locomotion que tout le monde ou presque prend, les camions bennes qui en 45
minutes et pour 800 kyats par personne amène les passagers à mi chemin et de
là il reste 45 minutes de marche. Pour le camion, ils ont tout prévu avec une
plateforme surélevée qui permet de « charger » deux camions simultanément !
Je suis de nouveau le seul visage pale installé à l’arrière debout avec
pas mal d’enfants devant moi. Une fois le camion rempli c’est
parti pour une séance de montagnes russes. Le but du chauffeur est de prendre
suffisamment d’élan en fin de descente pour accélérer à fond durant les
premiers mètres de la montée suivante car l’âge du véhicule limite ses
possibilités. Le paiement des 800 kyats a lieu à mi- parcours et là aussi
c’est très folklorique. De mon point de vue cela fait assez désorganisé
mais a priori c’est plus un manque d’habitude de ma part car nous
repartons assez rapidement. Le terminus des camions ressemble à une
foire d’empoigne. Il s’agit d’une place en terre entourée
de cafés et d’échoppes et dès la descente du camion les touristes sont
sollicités de toute part pour acheter des produits, confier ses affaires à
des porteurs ou voire même sa propre personne transporter au sommet. Tout
autour c’est une succession de cafés-restaurants pour nourrir les
pèlerins car le Rocher d’Or (Kyaiktiyo), avant d’être une des
attractions touristiques de Depuis le terminus, le parcours ressemble à
une étape de l’Alpe d’Huez avec une succession de lacets sur une
pente très raide. Sur les premières centaines de mètres de nombreux porteurs
sollicitent les marcheurs pour les soulager à la sueur de leur front.
L’ascension est donc très lente mais il suffit de prendre son temps et
cela se fait sans problème. Le point de contrôle pour les touristes est
bien placé sur la crête au terme de la montée et il n’y a quasi aucune
chance d’échapper au paiement des 6 USD, somme exorbitante pour ce
qu’il y a à voir et en comparaison des autres droits d’entrée en
Birmanie (Myanmar). L’esplanade au sommet est impressionnante
car elle est immense et en plus aujourd’hui il y a une grosse foule de
pèlerins car c’est la période de la pleine lune, période de pèlerinage,
et les rares occidentaux sont vite noyés dans la masse. Le Rocher d’Or (Kyaiktiyo) en tant que
tel m’apparaît moins impressionnant que l’image que j’en
avais mais il vaut malgré tout le détour surtout que je reste suffisamment
longtemps pour le voir aussi de nuit. Là j’ai pris un risque car la
nuit tombait après le départ des derniers camions pour retourner sur Kinpun mais cela valait le coup. La pleine lune fournissait suffisamment de
lumière pour voir où on mettait les pieds lors de la descente et puis de
toute façon, au cas où, j’avais ma frontale. Je fais une descente très
rapide mais force est de constater en arrivant au terminus des camions
qu’il ne semble plus y avoir de départ. Une bonne chose toutefois
c’est que les camions continuent à affluer avec leurs lots de pèlerins
qui vont passer la nuit au sommet et je me dis que tous ces camions vont bien
finir par redescendre (on se motive comme on peut…). Ma bonne étoile
veillait sur moi puisqu’un birman, auquel je demandais comment faire
pour redescendre, va se charger de moi en m’offrant tout d’abord
un thé et ensuite en me disant de le suivre. Il va réussir à me dégoter un
camion qui redescend sur Kinpun donc j’ai
droit à un service première classe assis à côté du chauffeur et en plus nous
sommes les premiers d’une colonne de camions donc cela veut dire que
c’est reparti pour les montagnes russes. En effet, même en pleine nuit,
il roule comme un fou et dès que le camion qui le suit se rapproche un peu
trop il accélère de nouveau. Bref nous passons le point de contrôle sans
s’arrêter et nous voilà arriver à Kinpun. Je
remercie vivement mon ange gardien et le chauffeur de m’avoir ramené
ici. Le chauffeur est mort de rire lorsque je le félicite sur sa conduite. De retour au Sea
Sar Guesthouse, je n’ai pas volé un bon repas et j’en profite
avec l’aide d’Etienne pour acheter mon billet de bus pour le
lendemain. Le départ aura lieu à 8h30. Attention pour ceux qui veulent rester
au lit un peu plus tard, le dernier départ pour Bago a lieu à 13h. |
|
Planning J1 : Luxembourg – Paris – Bangkok - Rangoon J3 : Rangoon – Kinpun (Rocher d’or) J6 : Kalaw – Grottes de Pindaya –
Kalaw J14 : Mandalay ( Sagaing, Inwa, Amarapura) Autres voyages : Page d’accueil : DDPN.NET |
Jour précédent Autres voyages Jour suivant Diaporama Birmanie (Myanmar)
Dernière
mise à jour: Juin 2007
Vos
commentaires sont les bienvenus à pindavid@hotmail.com
Toutes
les images et le texte sont la propriété de David Pin et sont protégés par
copyright. Je serai ravi de travailler avec vous sur l’usage que vous
souhaiteriez faire de tout matériel relatif à ce site.