Kalaw – Lac Inle
J’ai rendez vous avec Jozef pour un
éventuel départ en trek mais la pluie en continue de la nuit ne
m’enchante guère. Je commence à me poser des questions sur l’intérêt
de faire un tel parcours dans de telles conditions car nous avons vu hier, et
Kristof peut le confirmer, que les chemins sont difficilement praticables
avec une terre battue rouge qui colle aux chaussures et qui ralentit
considérablement la progression. Donc je décide, au soulagement de Mr King,
de renoncer au trek vers Inle. Je demande à Jozef s’il peut
m’indiquer où prendre le minibus pour Inle. Mr King
m’accompagnera jusqu’à bon port et s’occupera du billet. Je
suis désolé pour lui, il ne gagnera pas les 12 USD (ou en tout cas une bonne
partie de cette somme) pour m’emmener vers Inle mais les conditions ne
sont pas là et je n’oublie pas que ce ne sont que des vacances… C’est ainsi que je monte dans le
minibus de 7h30 pour Kalaw à destination de la fameuse jonction d’où je
trouverai un moyen de locomotion économique pour rejoindre Nyaungshwe. Le paysage en minibus est absolument superbe
et je suis idéalement placé pour m’en rendre compte puisque j’ai
hérité de la place de choix en transport, je suis à l’avant du
véhicule. Là encore, je découvre les choses puisque nombre de véhicules
circulant en Birmanie (Myanmar) viennent de Thaïlande, il est très fréquent
de voir des conduites intérieures à droite alors que les Birmans sont amenés
à conduire comme nous à droite. Ce n’est pas très pratique
lorsqu’il s’agit de doubler un autre véhicule et là aussi
c’est un sport à part entière puisque la notion de distance semble ne
pas se mesurer de la même façon en Europe qu’en Birmanie (Myanmar). Mais tout ceci n’est pas
l’attraction du parcours puisque c’est un accident qui me plonge
dans une attraction inimaginable par chez nous. Un petit rappel
s’impose : les routes en Birmanie (Myanmar) sont dans un état
exécrable même si le tronçon menant à Kalaw et au-delà est à mon humble avis
le plus mauvais du pays. Il n’est donc pas rare de voir la bande de
goudron se réduire à la portion congrue au fil des années et à partir de
Kalaw il y a quelques endroits où seulement un véhicule peut circuler à part
entière sur le ruban noir et, si deux véhicules se croisent, chacun
d’entre eux doit mettre deux roues sur le bas côté. Je rappelle aussi
que je suis assis à l’avant gauche du véhicule et, peu avant Heho, un
véhicule surgit devant nous : plus il s’avance vers nous et
plus je me dis que c’est sûr il est pour nous car aucun des conducteurs
n’est décidé à céder le passage à l’autre et à mettre
l’ensemble de son véhicule sur le bas côté au risque de crever un
pneu. Cela n’a pas manqué : j’ai
eu beau protester en disant en Français « On va se percuter, on va se
percuter », ce qui devait arriver arriva : nous nous sommes
approchés un peu trop près l’un de l’autre. Pour ma part, j’étais ravi
(contrairement au chauffeur qui mesurait la portée de l’affaire) car
c’était pour moi l’occasion unique de voir comment la
constatation d’un accident de la route allait se dérouler en Birmanie
(Myanmar). Les deux véhicules se sont rapidement immobilisés à quelques 200m
l’un de l’autre. J’ai de suite eu un mauvais pressentiment
car l’autre conducteur est sorti du véhicule avec un appareil photo
numérique et il commençait à prendre des photos du lieu de l’accident.
Je me suis dit qu’il partait avec une longueur d’avance.
Maintenant il suffisait d’attendre la police qui ne manquerait pas de
venir sur les lieux pour dresser le constat. Tout ceci était pour moi une
grande nouveauté et je refusais alors toutes les propositions de véhicules
utilitaires qui s’arrêtaient pour récupérer des clients qui ne
voulaient pas attendre. La police de Heho met un bon moment avant de
venir mais là encore je suis très surpris. Les policiers, arrivés en scooter
à deux sur le même engin !!!, sortent un appareil photo numérique de la
poche et prennent eux aussi des photos. C’est le monde à
l’envers. Autre signe distinctif : les personnes du second
véhicules ont toutes l’air de prendre l’accident sans problème.
C’est alors que je ressens la conclusion de l’affaire : mon
chauffeur aura tout faux parce que les autres ont l’air d’évoluer
dans un autre monde que celui de mon chauffeur. Bref une fois les deux versions recueillies,
les mesures prises et les photos réalisées, nous voilà en route vers le poste
de police de Heho. C’est ainsi que je fais connaissance avec le poste
de police et le plus haut gradé sur place. Le bonhomme était bien marrant avec
ses tongs, son pantalon long de toile et sa doudoune. Mais l’élément le
plus kitsch (et je ne pouvais malheureusement pas faire de photo vu les
circonstances) c’était son bonnet bleu siglé d’un énorme H. Cela
m’a bien fait rire mais intérieurement seulement. Entre temps, je jette
un coup d’œil sur l’endroit et je remarque le garde en
faction devant les cellules. Son fusil doit dater de la première guerre
mondiale ou alors de la seconde tellement il apparait ancien avec la plupart
de ces éléments en bois. Bref après 2h30 de palabres depuis
l’accident nous pouvons reprendre la route mais le chauffeur est tendu
car avec deux amis ils viennent de payer à l’autre chauffeur une forte
somme d’argent. C’était donc pour trancher que le chef du poste
s’était déplacé au moment de notre arrivée. Entre temps, Hervé a réussi à me dépasser
lors de mon arrêt au poste de Police. Nous arrivons à sa hauteur juste avant
la jonction vers Taunggyi et Nyaungshwe à laquelle je descends. Je trouve
vite un moyen de transport mais vu qu’il faut attendre que le véhicule
soit plein nous avons le temps de prendre un café et quelques sucreries avec
Hervé.. Finalement le pick-up démarre, le moteur
n’est plus tout neuf mais il avance quand même, en tout cas
c’était mieux que de faire le
chemin à pied car il y a quand même une bonne distance. Là encore Hervé nous
avait dépassé mais nous arrivons quand même à bon port. Je suis même
légèrement en avance sur Hervé que nous avons retrouvé en parcours. A Kalaw
on nous avait recommandé une guesthouse qui n’est pas dans les guides
le Queen Inn et le bouche à oreille fonctionne à
merveille. Même Phil de VoyageForum avait
recommandé l’adresse à la suite de son périple. L’endroit est
très bien malgré le lieu très touristique et Hervé arrive juste derrière moi. Il est l’heure de la pause déjeuner,
nous partons alors à la recherche d’un boui boui qui nous restaurera. En fait, c’est surtout
Hervé qui a faim après les efforts consentis ce matin. Une fois rassasiés,
nous partons aussi à la recherche de Mr Win Maung
chaudement conseillé par des personnes sur VoyageForum
et aussi par Christophe et Stéphanie qui avaient fait le tour sur le lac Inle seuls avec Mr Win. Le rendez vous est pris à 18h à la
guesthouse pour fixer les détails. Mr Win n’est pas au rendez vous donc
c’est de nuit que je pars voir sa fille et que nous le contactons via Ce soir à la guesthouse, nous prenons le repas
comme la plupart des autres voyageurs autour de la table commune et nous
faisons ainsi connaissance avec deux jeunes Français Emmanuel et Lucile, qui
vadrouillent en Asie avant de poser leurs sacs en Nouvelle Zélande pour y
travailler. Beau programme !!!! |
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Planning J1 : Luxembourg – Paris – Bangkok - Rangoon J3 : Rangoon – Kinpun (Rocher d’or) J6 : Kalaw – Grottes de Pindaya –
Kalaw J14 : Mandalay ( Sagaing, Inwa, Amarapura) Autres voyages : Page d’accueil : DDPN.NET |
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Dernière
mise à jour: Juin 2007
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