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Luxembourg – Paris
– La Havane
Et voilà, le grand jour est
arrivé, c’est la première grosse sortie de l’année. Cela fait des
semaines que je pense à cette date. Comme d’habitude, je me suis
préparé au dernier moment et ce n’est qu’hier que mon sac a été
bouclé comme si je repoussais au maximum ce saut dans l’inconnu. En
effet, après tous les autres voyages que j’ai effectué, je ne peux
m’empêcher de penser que celui-ci qui est à part. Cela vient
probablement du fait que je ne parle pas espagnol et puis aller dans un pays
communiste ce n’est pas tous les jours que cela arrive. Bref, je suis à
l’aéroport de Luxembourg à 9h15 pour enregistrer mon sac jusqu’à
La Havane. Je parle bien de mon sac à dos car pour moi c’est une tout
autre histoire, je n’ai pas de carte de tourisme. Lors de l’achat
du billet d’avion Air France m’avait dit de me munir d’une
carte mais cette information n’avait pas été confirmée par
l’ambassade de Cuba à Paris qui m’a répondu que puisqu’il
n’y avait pas d’ambassade de Cuba dans mon pays de résidence, il
n’y avait pas de problème pour obtenir cette carte à l’arrivée à
l’aéroport José Marti de La Havane.
L’information était ensuite confirmée sur le site internet du ministère
des Affaires Etrangères français. Je ne suis donc pas trop inquiet mais la
personne devant m’enregistrer à l’aéroport ne sait vraiment pas
si elle peut malgré tout me donner ma carte d’embarquement pour le
Paris – La Havane. Je lui demande donc de me donner au moins celle pour
Paris et je verrai avec Air France sur place. Je suis toutefois confiant
d’autant plus que mon sac est bien enregistré pour La Havane. A Paris, je vais vers le
comptoir correspondance et non au guichet d’enregistrement (idée la
plus astucieuse de ce début de voyage !!!) car la personne ne vérifie
pas la présence de carte de tourisme mais seulement mon nom et en 5 minutes
je possède le fameux sésame. Au niveau place dans le Boeing
747-400 j’ai été super bien servi avec le siège 29A qui se trouve au
niveau d’une sortie de secours mais légèrement en retrait (aucune gêne
des personnes qui attendent pour les toilettes et aucun siège devant soi donc
pas de problème pour les jambes). Les autres sièges comme ceux ci sont les
15A et 41A ou K pour les 3 numéros si on veut un hublot sur la droite. Au programme à la carte je
regarde 3 films : 36 Quai des Orfèvres, Lolita malgré moi et un film
avec Juliette Binoche. Le choix est vraiment
excellent et c’est pareil côté musique… Voilà un vol qui
s’annonce très bien et c’est tant mieux car le vol doit durer
environ 10h !!! En cours de vol je suis assez
étonné par la trajectoire que nous empruntons. En fait, l’avion se
dirige vers le Canada pour ensuite longer la côte est des Etats Unis en
direction de Cuba. Peu de temps avant l’arrivée, les hôtesses
distribuent des cartes d’immigration aux passagers sans visa donc
j’en demande une. De mon siège l’arrivée
sur La Havane est splendide. C’est vraiment dommage que je n’ai
pas mon appareil photo à portée de main pour immortaliser le centre de La
Havane baigné par une lumière de coucher de soleil. Finalement nous mettrons
9h pour rejoindre Cuba depuis la France. Passons maintenant aux choses
sérieuses au moment du débarquement et de l’arrivée devant les guichets
de l’immigration, je pensais que plusieurs personnes seraient dans le même
cas que moi mais nous ne sommes que deux !!! Enfin, cela est toujours
plus sympa que d’être tout seul dans cette situation. Donc je
sympathise avec Valérie et nous attendons patiemment qu’on nous donne
quelques informations. Rapidement, un officiel Cubain se présente à nous et
nous fait comprendre que notre situation n’est pas normale et que nous
devrions être en possession d’une carte de tourisme. Il nous dit aussi
que quelqu’un va venir. Cela me rappelle le Moyen Orient : Mafi Mouchkala (pas de problème)
il faut juste prendre son temps… Entre temps, le chef
d’escale d’Air France vient nous voir, il est un peu vert de voir
qu’on est deux sans billet et il ne comprend pas qu’à Paris on
nous a autorisés à embarquer sans carte. Il nous explique aussi la situation,
à savoir que la compagnie aérienne va être sanctionnée d’une amende de
USD 1,000 par passager sans carte de tourisme. Cependant, il se montre
optimisme en nous disant qu’il ne devrait pas y avoir de problème. Le
pire qu’il peut nous arriver dans cette situation serait de devoir
repartir sur Paris avec le vol de 20h20 !!! A ce moment là ce serait
sans nul doute les vacances les plus chères et les plus courtes jamais
prises. Finalement, no problema (enfin pour nous), un Cubain vient nous voir et nous
fait remplir la fameuse carte de tourisme et nous demande CUC 15 par carte.
Avec Valérie, nous n’avons bien sûr que des Euros donc nous lui donnons
EUR 30. A ce moment là surgit un petit malentendu car il nous dit que nous
avons trop payé mais vu que nous n’avons pas de pesos convertibles
(CUC) nous lui disons de tout garder, trop heureux d’avoir notre
précieux sésame. A notre grande surprise, il ne veut pas et nous informe
qu’il va aller faire le change et revenir avec de la monnaie. Après cette attente d’un
peu plus d’une heure, tout se passe super vite, l’immigration est
une des plus rapides que j’ai pu testé, l’officier fait juste
quelques aller-retours entre la photo du passeport
et ma tête et c’est réglé. Aucune question, aucune remarque sur le nom
de l’hôtel que j’ai mis sur la carte… C’est vrai
aussi que mon ignorance de l’espagnol doit pas mal aider. Une fois ces
démarches effectuées, je fais mes adieux à Valérie qui rejoint son ami et je
file vers la Cadeca (Casa de Cambio)
dans le hall de récupération des bagages pour changer dès à présent quelques
euros. A la sortie dans
l’aérogare, je suis assez surpris par le faible nombre de personnes.
Normalement, il y a toujours une foule immense à l’arrivée des avions
mais pas ici, il ne reste quasiment plus que quelques groupes de touristes de
voyages organisés devant la pancarte de leur hôtel. Ici aussi personne ne
vous sollicite pour un taxi tout est très calme. Je mets le nez dehors, il
fait nuit noire et je vois quelques taxis en attente avec un régulateur.
Alors que je m’apprête à devoir marchander ferme le prix du taxi, le
régulateur me demande où je vais à La Havane (Hotel
Lido) et me donne me prix CUC 15. C’est justement le prix que tout le
monde conseille sur le forum Lonely Planet donc banco et je grimpe dans un taxi Citroën
flambant neuf. A l’intérieur, il y déjà un norvégien donc nous
partageons le taxi mais pas le prix de la course d’autant plus que,
pour lui, la course s’élève à CUC 20. J’ai peut-être bénéficié de
sa présence pour me voir offrir le juste prix (vérifier au retour avec un
taxi à compteur). L’affaire doit être rentable pour le chauffeur de
taxi et le régulateur de l’aéroport mais pour moi ça ne change rien vu
que je paie le prix identique à celui qui m’aurait été facturé si
j’avais pris le taxi en solo. Sur la route menant au centre
ville, le mythe des vieilles américaines s’effondre car il n’y en
a pas tant que ça et au contraire les modèles sont plutôt assez récents avec
aussi il est vrai un nombre assez impressionnant de lada
(ah les anciens cadeaux des amis communistes…). Ce qui surprend aussi
beaucoup c’est la faiblesse de l’éclairage public, tout est comme
plongé dans une sorte de pénombre et il y a pas mal de zones d’ombre
entre deux lampadaires. Les rues du centre de La Havane sont aussi
étonnamment vide de voitures comme si la ville avait
été déserté par ses habitants. Il est 20h30 lorsque
j’arrive à l’hôtel Lido. Le prix de la chambre qu’on me
propose est bien plus cher que celui mentionné dans le Lonely
Planet mais bon comparé au prix européen ça va et
puis il est assez tard pour moi (2h30 heure française) et je n’ai pas
envi de déambuler dans les rues à la recherche d’une casa. Je ferai
tout ça demain. La chambre au 3ème étage est propre mais on voit
le poids des années sur le mobilier et l’équipement. Je
m’effondre littéralement sur mon lit pour une première nuit bien
méritée en terre communiste !!! Principales dépenses : Carte de tourisme : CUC
15 (ATTENTION : Je conseille plus que vivement de se munir de la carte avant
de partir car j’ai eu connaissance depuis mon retour de personnes
refoulées après leur arrivée sans carte de tourisme et ils voyageaient
sur…. Air France (belle frayeur rétrospective) Nuit à l’hôtel
Lido : CUC 36 |
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