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La Havane
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Aujourd’hui je décolle
assez tardivement. Je vais tout d’abord à la gare chercher mon billet
de train. Le guichet est assez surprenant puisqu’il s’agit
d’une petite cahute légèrement excentré avec des fauteuils et une
grande table à laquelle m’accueille un employé des Ferrocariles
de Cuba. Son outil de travail un grand cahier et quelques feuilles pour noter
les noms des passagers. L’ambiance est assez surréaliste. Il
m’explique donc que contrairement à ce qu’on m’a dit hier
il n’y a pas de train spécial pour Cuba (il est apparemment en panne)
mais un train ordinaire qui le remplacera. Le prix du billet est donc moins
élevé que prévu et pour CUC 32 j’ai donc le précieux sésame pour mon
voyage vers le sud de l’île et la seconde ville du pays.
Je me dirige ensuite vers le
Capitole pour une visite guidée passionnante en français. Tôt le matin les
groupes de touristes ne sont pas encore sur La Havane et je peux faire
quelques belles photos du hall d’entrée, il est immense et je reste
scotché. Lorsque j’ai pénétré dans l’édifice je suis resté en
admiration devant cet espace si bien conservé. La coupole domine de ces 62 m
de haut la réplique d’un diamant de 24 carats incrusté dans le sol et
qui marque le point de départ kilométrique à Cuba. Il y a aussi cette
imposante statue symbolisant la République qui, avec 17 m, est la troisième
plus grande statue couverte au monde après une statue de Bouddha au Japon et
la statue de Lincoln à Washington.
Avoir un guide au Capitole
permet outre d’excellents commentaires de bénéficier d’une visite
spéciale avec accès à de nombreuses pièces habituellement fermées aux seuls
possesseurs d’un simple billet. Je fais ainsi le tour de plusieurs
salons tous plus magnifiques les uns que les autres et je peux l’espace
d’un instant me prendre pour un député ou un sénateur Cubain puisque je
pénètre dans les deux chambres.
À la fin de la visite, j'en
profite pour prendre un verre au bar du Capitole.
Ensuite, je décide de mettre
le cap sur la plazza de la Revolucion. La place est
immense et elle est dominée d'un côté par le monument à José Marti (c'est l'édifice le plus haut de La Havane) avec
une sculpture du Cubain à sa base et de l'autre côté, il y a le ministère de
l'intérieur. Le ministère est très connu car sur une de ses façades il y a le
portrait du Che avec la célèbre formule : «Hasta
la victoria, Siempre».
Derrière le monument à José Marti, il y a le non moins célèbre siège du parti
communiste de Cuba. Le bâtiment est placé sous haute surveillance et il est
interdit de s'en approcher. On ne sait jamais, des touristes pourraient
prendre d'assaut le bâtiment et décréter la fin de la révolution ou plutôt
une nouvelle révolution !!! Je me dirige maintenant vers
un autre important quartier de La Havane, Vedado.
Ce quartier est assez différent de Habana Vieja ou Centro Habana dans la mesure où la verdure se montre dans toutes
les rues. Rien d'étonnant à tout cela lorsqu'on sait qu'à l'époque coloniale,
il s'agissait d'une réserve forestière. Ce qui m'intéresse aujourd'hui
et la Necropolis Cristobal Colon, une véritable
ville dans la ville avec ses rues et ses avenues et son million de personnes
enterrées depuis 1868. Certaines tombes sont vraiment exceptionnelles à tout
point de vue et la visite mérite le détour. C’est bien sûr la capilla centrale qui attire l’attention.
Je poursuis ma balade dans Vedado lorsque je m'aperçois que les 15h45 et que dans
1h15 je dois être à la gare. En effet, je ne sais pas pourquoi mais il faut
être présent à la gare 1 h avant le départ du train. Bien sûr, je dois
repasser par la casa pour récupérer mon sac et je sens que cela va être
sportif ! En cours de route, je tombe sur un tricycle qui fait office, comme
tant d'autres La Havane, de taxi et ce sera ainsi toujours plus rapide que la
marche à pied. Je dis au revoir à ma famille
d'accueil et je fonce à la gare. Pas de panique, j'arrive à temps et puis de
toute façon il n’y a même pas de locomotive pour les wagons qui sont à
quai. Je fais alors comme tous les autres cubains et comme beaucoup de
voyageurs dans le monde, j’attends patiemment des nouvelles. Ceux qui
sont arrivés suffisamment en avance ont pu prendre place sur un siège en
plastique et ils peuvent regarder tranquillement une des nombreuses télévisions.
C’est alors que j’entends distinctement de tout ce brouhaha mon
nom en provenance des hauts parleurs de la station. C’est assez
surprenant pour un voyageur en solo qui ne parle pas la langue, que me
veut-on ? Je vais en avoir le cœur net lorsqu’en me rapprochant
de ce qui semble être le guichet j’aperçois la tête du Cubain qui
m’a vendu le billet ce matin. Celui-ci, arborant un grand sourire,
semble soulager de m’avoir retrouver et il m’annonce que je dois
payer CUC 18 de plus. Sur le coup je ne comprends pas pourquoi, et je pense à
une arnaque, mais pas du tout en fait le train normal qui remplaçait le train
spécial a des soucis et finalement ce sera bien le train spécial et qui dit
train spécial dit prix spécial. Ok, de toute façon je n’ai pas vraiment
le choix si je veux aller à Santiago ce soir. Il est déjà 19h et le train
fantôme reste bien caché.
Vers 19h30, nous pouvons enfin
accéder au quai. Là, c’est la grosse empoignade, alors que tout le
monde a des places numérotées on joue au jeu de celui qui veut être le
premier sur le quai et certains partent de très loin en arrière !!! Très
marrant… Lorsque c’est mon tour vérification de mon identité et
du billet. Au niveau de la voiture 9, on remet ça, ceux qui ont perdu pour
l’accès au quai retentent leur chance pour monter dans les premiers et
même les personnes âgées sont de la partie !!! Finalement, je suis installé
pour un très long voyage vers Santiago de Cuba. Il semble bien que je suis le
seul étranger à bord de ce train. En tout cas je suis le seul backpacker du train ça j’en suis certain !! Je
suis très bien tombé puisque j’ai à côté de moi Marylène
une cubaine qui va de temps en temps à l’Alliance Française à Santiago
et avec qui je peux échanger quelques mots. Il y a aussi la famille de Rafaël, celui-ci est docteur et parle anglais, ils
habitent une ville à 80km de Santiago. Les présentations sont faites très
rapidement et je suis bien content d’être à côté de ces personnes qui
sont très sympa avec moi. Finalement, le train se met en
route vers 21h soit un retard d’environ 3h sur l’horaire annoncé
mais bon ce sont les vacances et je ne suis pas pressé. C’est aussi
l’occasion de vivre une chouette expérience avec des Cubains
passionnants autour de moi. Comme d’habitude, la climatisation est
poussée quasi au maximum mais avec les premiers coups de soleil du séjour je
ne le sens pas encore. Je ne tarde pas à faire comme
tout le monde : Dormir !!! Principales dépenses : Billet de train La Havane
– Santiago de Cuba : CUC 50 |
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