Carnet de route: Egypte (3 semaines) - Abou Simbel, barrage, Philae

Abu Simbel – Philae

Le réveil est matinal puisque le convoi auquel nous nous joindrons partira à 4h30. Le veilleur de l’hôtel me réveille comme prévu à 3h30 et je rejoins un coréen et David, un américain, qui arrive juste d’Ouganda après avoir commencé son périple en Afrique du Sud. Nous prenons l’habituel petit déjeuner. Au menu : thé ou café, 2 morceaux de pain, confiture, beurre et une vache qui rit.

Finalement à 4h, un minibus passe devant l’hôtel pour nous prendre. J’avais réservé la veille l’excursion grand format c’est à dire celle qui comprend : Abu Simbel, le haut barrage, le temple de Philae et l’obélisque inachevé. Le prix de cette prestation est la même dans tous les hôtels : 40 EGP dans un minibus sans air conditionné ou 45 EGP avec air conditionné. Il faut compter seulement 5 EGP de moins si on ne va qu’à Abu Simbel. Ce prix ne comprend que les transports, les entrées dans les sites sont en supplément.

Temple de Ramsès II (Billet d’une livre)

Le chauffeur du minibus fait le tour des hôtels pour remplir son véhicule et finalement nous serons 10 à effectuer le voyage jusque vers Abu Simbel. Le point de rendez-vous pour le convoi se situe sur la route derrière le musée nubien où nous rejoignons une dizaine de grands cars ainsi qu’une dizaine de minibus. Le départ est donné à 4h30 après une petite inspection du dessous de chaque véhicule. Nous passons le seul check point à la sortie de la ville au niveau de l’embranchement qui mène à l’aéroport. Le convoi ne consiste pas en une armada de militaires protégeant les touristes mais seulement un véhicule de l’armée devant et un autre derrière !!!

Sur la route les chauffeurs deviennent tous des Mad Max de la route car ils se doublent en permanence. Tout cela se déroule à 120 km/h et les véhicules utilisent toute la largeur de la route, ne se rabattant que lorsque d’autres véhicules arrivent en sens inverse en faisant des appels de phare. Car oui, nous sommes à 5h du matin donc il fait nuit et notre chauffeur ne trouve rien de mieux pour s’amuser avec un collègue que d’éteindre ses phares !!! Ah la bonne blague !!

Le rythme du convoi est assez élevé, le lever de soleil sur le désert est magnifique même s’il m’est très dur de rester éveillé vu l’heure matinale. Finalement nous arrivons à Abu Simbel à 8h ce qui nous laisse 2h avant le départ du convoi vers 10h dans l’autre sens. Le chauffeur nous donne rendez-vous à l’écart de la foule qui se presse déjà pour visiter le site. Il doit bien y avoir 300 personnes au minimum sur le site. C’est la pagaille pour prendre un billet puisqu’il n’y a qu’un seul guichet d’ouvert et que plusieurs Egyptiens viennent acheter des dizaines de tickets en payant avec de grosses liasses de billets mais bon, j’aurai le temps de voir le site.

Bonne nouvelle, il ne faut pas acheter de ticket photo, parfait. Me voilà suivant une file ininterrompue de touristes pour admirer l’une des plus belles merveilles au monde : le temple de Ramsès II et celui d’Hathor juste à côté. Ces deux temples datent du XIIIème siècle avant J-C. La façade du temple de Ramsès II mesure plus de 30 mètres de haut sur 35 de large. Le temple d’Hathor fut construit à la gloire de Néfertari, l’épouse préférée de Ramsès II, sa façade comporte 6 statues de 10 mètres de haut (4 de Ramsès et 2 de Néfertari)

Temple de Ramsès II

Temple d’Hathor

Les temples d’Abu Simbel qui étaient mis en péril par la construction du barrage décidé par Nasser, furent, avec les autres temples de basse Nubie, l’objet d’une campagne de sauvetage internationale, dirigée par l’UNESCO. Cette opération s’est déroulée de 1963 à 1968. Le déplacement des deux temples qui présentait des difficultés considérables, fut une prouesse technique. Les deux temples ont été découpés en 1036 blocs dont certains pesaient jusqu’à 30 tonnes. La reconstruction des monuments a respecté l’orientation première et leur position respective, quelques 60 mètres plus haut, hors d’atteinte des eaux du lac. Chacun des temples a été protégé par une structure en béton, dissimulée par les collines artificielles. Ce qui est le plus remarquable c’est que tout ce travail ne se voit absolument pas et le site est vraiment magnifique.

L’intérieur de ces temples est superbe, mention spéciale au temple de Ramsès II qui présente des gravures très bien conservées et des statues de Ramsès de belle taille (10 mètres de haut) pour le premier.

Pour bénéficier d’une magnifique vue sans touriste et faire une belle photo souvenir, il faut attendre l’heure fatidique du départ, la grande majorité des gens s’empressent de rejoindre leur bus et pendant quelques minutes, les deux monuments ne sont qu’à vous. C’est ce que j’ai fait avec un couple d’italien.

Le trajet pour revenir à Assouan me semble beaucoup plus long qu’à l’aller car cette fois je n’arrive pas à trouver 3h30 de sommeil et la route au milieu du désert n’est pas des plus passionnantes. Les chauffeurs se sont calmés et conduisent quasi normalement, un exploit pour des Egyptiens !!!

Peu après l’embranchement vers l’aéroport, le minibus stoppe et nous sommes 6 à quitter le minibus pour rejoindre un taxi qui nous attend pour poursuivre le reste du grand tour. Nous voilà donc en route pour le haut barrage, il faut payer un droit de passage de 5 EGP pour pouvoir rouler dessus en tant que touriste.

Le barrage en lui-même n’est pas très impressionnant. Ce n’est pas un barrage de montagne avec la retenue d’eau d’un côté et une pente vertigineuse de l’autre mais des panneaux nous donnent quelques chiffres : plus de 3800 m de long, 40 m de large au niveau supérieur et 980 m à la base, 180 m de hauteur d’eau côté lac Nasser. Il a permis de dégager 30% de superficie cultivable en plus et ses turbines produisent plus de 10 milliards de kilowatt/heure d’électricité. Ouf !!! Le barrage offre aussi une belle vue sur le lac Nasser d’un côté et sur l’aval du Nil de l’autre.

Aval du Nil depuis le Haut barrage

Après la visite du barrage, nous nous dirigeons vers le temple de Philae située sur une petite île non loin de l’ancien barrage. Ici, comme à Abu Simbel, il y a seulement un ticket d’entrée et pas de ticket photo. Une fois passé le portique d’entrée, il faut négocier avec un égyptien pour qu’il nous emmène en bateau sur l’île. Les prix ont beau être fixés et affichés clairement au guichet (20 EGP minimum pour le bateau A/R ou 2.5 EGP par personnes si on est plus de 8), il faut de nouveau négocier car ce charmant gaillard, voyant quelques asiatiques sur le bateau, nous demandait 30 EGP. Finalement, nous remettons les pendules à l’heure et nous partons visiter ce magnifique temple. La vue depuis le bateau de cette île avec ce temple est magnifique et nous débarquons quasiment en visite privée puisque seulement deux autres personnes sont sur l’île.

Le temple de Philae est dédié à la déesse Isis. Je fais la connaissance de Salim, un français d’origine tunisienne. C’est marrant car les premiers mots que j’avais échangés avec lui étaient en anglais sur le barrage car je pensais qu’il était Syrien ou Jordanien, en visite en Egypte. Je passerai finalement la quasi-totalité de la semaine qui suivra avec lui. Salim explique alors, à un coréen et un Français (en l’occurrence moi), pas mal de détails présents sur les murs et colonnes de ce magnifique temple. Là encore, le talent des occidentaux a permis de sauver ce joyau de l’Egypte pharaonique car le temple a été déplacé de l’île de Philae vers l’île d’Agilka quelques dizaines de mètres plus au nord. Ce travail dura de 1972 à 1980 car le temple se trouvait à cette époque à moitié dans l’eau suite à l’achèvement du haut barrage et les gens venaient l’admirer à bord de petits bateaux.

Temple de Philae sur son île

Façade du temple de Philae

Après cette magnifique visite du temple de Philae, nous nous dirigeons vers la dernière étape de notre tour : l’obélisque inachevé à Assouan. On peut se rendre compte du travail à accomplir pour détacher du sol ces obélisques que l’on trouve au temple de Louxor, à Karnak et en d’autres lieux. On reste cependant sur sa faim car il n’y a pas grand chose à voir, la carrière ne vaut pas les 5 ou 10 EGP de l’entrée.

En retournant au centre ville, Salim m’indique que son hôtel possède une piscine sur le toit et là c’est le déclic, je l’accompagne pour voir ce qu’il en est car je pense sérieusement à changer d’hôtel !!! A la vue de la piscine, c’est décidé, demain je viens ici passer ma dernière nuit à Assouan et ce sera après midi sur le toit, alternant piscine, soleil et ombre.

Vers 17h00, nous allons sur l’île d’Elephantine car nous avons rendez-vous avec la Jamaican Family pour connaître les conditions du voyage en felouque (2 jours / 2 nuits). Le capitaine Jamaica (ça ne s’invente pas) nous donne pas mal de détails en nous précisant que la felouque ne va pas jusqu’à Edfu mais qu’elle s’arrête un peu avant. De cet endroit un minibus nous emmènera jusqu’à Edfu et ensuite jusqu’à Louxor où nous arriverons en fin de matinée. Le voyage en felouque comprend l’autorisation de police pour naviguer sur le Nil et la nourriture. Le tarif est de 60 EGP pour les 2 jours à cela il faut ajouter 10 EGP pour le minibus jusqu’à Louxor, 1.5 EGP par bouteille d’eau et les entrées à Kom Ombo et Edfu. Malheureusement pour Salim il n’y aura pas de départ vendredi matin mais nous serons une dizaine samedi matin.

Je suis en retard pour retrouver Jack et Cathy à l’hôtel Nubian Oasis. Ils ont décidé de venir au Nubian Oasis car leur hôtel, en travaux, n’était vraiment pas terrible. Nous décidons, vers 19h30, d’aller au Musée Nubien (ticket photo : 10 EGP et ça ne vaut pas la peine, pas assez de lumière). Le musée est magnifique, l’histoire de la Nubie depuis plus de 10,000 ans est très bien racontée à grand renfort d’objets exposés et de panneaux explicatifs. Les pièces sont très bien éclairées et on se met à rêver d’un musée du Caire mettant aussi bien les objets de sa collection en valeur. Les légendes sont très explicites : en arabe et en anglais. Il y a une sorte de parcours qui nous retrace les milliers d’années d’histoire depuis les premiers vestiges jusqu’au sauvetage des principaux monuments sous l’égide de l’UNESCO. Un vrai régal !!!

Statue de Ramsès II au musée Nubien

Après quelques 2 heures de visite, nous profitons de la fraîcheur de la nuit pour admirer le parc éclairé qui entoure le musée. Nous rentrons en direction du centre ville. Sur la corniche, un mariage est célébré avec beaucoup de musique et des danses rythmées. Nous sommes jeudi et c’est l’équivalent de notre samedi.

Nous nous séparons devant un des nombreux bateaux restaurants et je m’en vais déguster un shish Kebab et fumer une shisha et boire quelques thés à la terrasse d’un café (toujours le trottoir !!!) dans la rue des souks.

Ce soir le café à côté de l’hôtel accueille un mariage et le niveau sonore est digne d’un concert des Rolling Stones. J’admire cette ambiance depuis le toit de l’hôtel.

Principales dépenses du jour :

Grand tour (Abu Simbel, Barrage, Philae, Obélisque) : 45 EGP

Entrée Abu Simbel : 19.5 EGP (tarif étudiant) sinon 36 EGP

Passage sur le Haut Barrage : 5 EGP

Entrée Philae : 10 EGP (tarif étudiant) sinon 20 EGP

Bateau pour Philae : 3.5 EGP (minimum 20 EGP par bateau ou 2.5 EGP si + de 8 personnes)

Entrée Obélisque inachevé : 5 EGP (tarif étudiant) sinon 10 EGP

Boissons (eau, soft, thé…) : 25 EGP

Nuit au Nubian Oasis Hotel : 15 EGP (single avec ventilateur)

Planning

J1 : Luxembourg – Amsterdam – Le Caire

J2 : Le Caire